Je rentre, écarte les jambes, n’écoute même pas ses commentaires ni ne regarde l’écran de contrôle. Ma tête est ailleurs dans le pays de naissance d’Ethan auprès d’enfants colorés. Je n’attends plus rien de mon ventre à ce moment, qu’il y ait ou non des follicules, qu’ils soient ou non trop petits… c’est désormais égal. Re la course, il est 9h 20 au Chesnay et on doit être à 9h30 à Versailles. On arrive à 9h35 devant le cabinet tout essoufflés de notre marathon, il n’y avait pas de place à proximité. Nous nous excusons du retard auprès de la secrétaire qui nous demande de patienter dans la salle d’attente. La psy qui nous reçoit est plutôt jeune et avenante. Le contact passe bien. L’entretien ressemble à celui que l’on a eu avec l’AS en moins pointilleux alors que l’on s’attendait à l’inverse. Il est à nouveau question de notre vie familiale, nos relations avec nos parents et notre entourage, le parcours PMA et celui qui nous a mené à l’adoption, notre projet pour l’enfant. Elle parle peu, reprend parfois nos propos pour être sûr d’avoir compris ce que l’on veut dire. Je suis plutôt décontractée, elle nous sourit souvent, hoche la tête régulièrement à la suite de nos paroles. Au bout d’une heure et demi, l’entretien s’achève. Nous convenons de la date du prochain rendez-vous avec elle, ce sera pour le 10 juin. De quoi va-t-elle nous faire parler ?