Vietnamour

On va enfin lire ce que la psy et l’AS pensent de nous. Nous espérons ne pas avoir de mauvaises surprises car nous sommes assez confiants, peut-être même trop. On nous installe tout les deux dans le même bureau que celui où se sont déroulés nos entretiens. Nous attendons que la secrétaire referme la porte derrière elle pour nous jeter férocement sur notre dossier. C’est bizarre de lire des anecdotes et des tranches de notre vie.

Conférence EFA sur le livre de Cécile Delannoy « Au risque de l’adoption ». Passionnant cette conférence. L’auteur nous a parlé de ses propres expériences de parent adoptant, des différents types d’enfants que l’on peut adopter, des troubles de l’attachement, de la question des origines puis elle a répondu aux différentes questions de l’assemblée et à conseillé certains parents en proie à des difficultés relationnelles avec leur enfant ou ado. Super soirée !!!!

Nous sommes conviés au pique-nique d’EFA. J’attends avec impatience cette rencontre pour pouvoir lier connaissance avec d’autres couples en cours d’adoption. Nous en profitons pour échanger avec des familles adoptantes ou postulantes et certains dirigeants d’EFA. Nous confrontons nos parcours, évoquons nos inquiétudes, nos espoirs. C’est si bon d’appartenir à une tribu dans laquelle nous parlons tous le même langage. Le temps est agréable et on peut manger sur l’herbe. Ivresse de la fin d’été. Les enfants se défoulent au loin sur une structure gonflable et leurs cris et rires résonnent dans l’air. J’en profite pour observer discrètement des mamans et leurs bébés assis dans l’herbe. J’espère secrètement être bientôt à leur place. Nous passons un bon moment. .

Dernier rendez-vous avec notre assistante sociale. Il a lieu à la maison. On a hâte d’en finir. Vite, on range le salon, dernier coup d’aspirateur, on vérifie que tout soit propre et rangé. On commence par lui faire visiter les différentes pièces de la maison, la chambre qui accueillera notre enfant puis le jardin. Durant l’entretien, on aborde en priorité notre projet pour l’enfant, l’éducation que nous voulons lui transmettre, nos valeurs puis elle nous demande de cibler l’âge de l’enfant que nous souhaitons accueillir, son sexe, les pays ou ethnies qui nous attirent, elle nous aide aussi à lister les pathologies, maladies ou troubles physiques que nous sommes capables de tolérer chez notre enfant. Ca y est, on en a finit avec les entretiens. Nous avons pris beaucoup de plaisir, malgré le stress généré, à échanger avec ses deux professionnelles. Elles nous ont poussés à la réflexion, à se projeter dans notre rôle de parent et ce fut pour nous deux de riches moments de partage. Merci à elles.

Entretien avec la psy. Très vite, nous nous détendons. Elle nous dit d’entrée de jeu que cet entretien est une formalité car on a abordé tout les sujets en avance au premier entretien. Elle nous demande donc de préciser si l’on désire un enfant pupille ou de l’étranger, si l’on préfère une fille ou un garçon, son âge. On lui reprécise nos valeurs éducatives puis on discute avec elle du déroulement de la procédure. Nous sortons heureux et confiants et nous contactons directement l’AS pour notre dernier entretien. Nous sommes un peu déçus car nous n’obtenons pas de RDV avant les vacances et nous voulions que notre délai d’obtention d’agrément ne dépasse pas 9 mois. Nous clôturerons donc le 3 septembre notre dernier entretien.

Direction Montsouris. 4 ovocytes dont 3 de bonne qualité ont été fécondés. On m’en implante 2 et 2 seront congelés.

Maudits, on est maudits ! Je dois faire une échographie pelvienne et une prise de sang à 8 heures avant notre entretien psy de 9h30. Respecter le timing. Nouvelle vague de stress. L’infirmière est en retard, je vais la tuer. En plus elle prend le temps de discuter avec la secrétaire tandis que je tourne comme un lion en cage devant la salle. Et une p’tite piqûre pour commencer la journée. Je sors de la salle et me dirige illico d’un pas pressé devant la salle de la gynéco. Que fait-elle? Enfin elle sort tout sourire avec une future maman qui affiche sa grossesse avec fierté, le ventre moulé dans un élégant chemisier rayé. Ca ne m’ébranle même pas. Nouvelle sensation : pour une fois, je ne ressens pas de stress par rapport aux productions de mes ovaires.

Après une nuit courte et agitée, je m’active et relie mes notes avant l’entretien. Je suis en stress puissance maximale. Je ne peux pas prendre de petit déjeuner tellement j’ai mal au ventre et envie de vomir.
13h30 : Rendez-vous avec l’assistante sociale dans son bureau du Conseil Général à Versailles.
J’ai la tête qui va exploser tellement il y de données à l’intérieur. Il n’est pas encore tout à fait l’heure alors nous faisons les 100 pas dans la rue pour passer le temps, puis nous nous dirigeons vers le bâtiment en question bras dessus, bras dessous en ce disant que l’on s’aime et que nous ferons du mieux que l’on peut. Rassurons-nous.
Avant de rentrer, petit mot d’encouragement de mon mari, « je suis confiant, on est équilibré ainsi que nos familles, si on ne l’a pas c’est qu’il n’y en a pas beaucoup qui l’ont » Nouvelle attente dans une petite salle. On n’en mène pas large. On se revoit quelques années en arrière étudiants attendant de passer leur diplôme. Des pas s’approchent. Enfin nous la voyons. Elle a l’air assez sympathique mais nous allons vérifier ça tout de suite. La salle est baignée de soleil qui réchauffe l’ambiance.

Nous nous entraînons avec Franck pour notre entretien. Nous répétons notre présentation afin d’éviter de trop bafouiller. Sur internet, nous avons vu les quelques sujets que l’on va devoir aborder : notre couple, qu’est ce qui nous a mené à l’adoption ? Quel est notre projet pour l’enfant ? Notre relation avec nos familles ? Nous réfléchissons à comment présenter tout ça. La présentation dans le fond n’est pas ce qui nous stresse le plus. Venant tout les deux de familles soudées, nos relations sont très harmonieuses et c’est pareil pour notre couple. C’est plutôt la forme, l’enchainement des idées et le projet que l’on doit bosser. On ne peut pas arriver et dire mais vous ne voyez pas que notre projet, c’est de l’aimer cet enfant.