20 avril 2009 : Premier Entretien avec l'Assistante sociale
Par Titi le mardi 12 janvier 2010, 23:00 - 2009 - Lien permanent
Après une nuit courte et agitée, je m’active et relie mes notes avant l’entretien. Je suis en stress puissance maximale. Je ne peux pas prendre de petit déjeuner tellement j’ai mal au ventre et envie de vomir.
13h30 : Rendez-vous avec l’assistante sociale dans son bureau du Conseil Général à Versailles.
J’ai la tête qui va exploser tellement il y de données à l’intérieur. Il n’est pas encore tout à fait l’heure alors nous faisons les 100 pas dans la rue pour passer le temps, puis nous nous dirigeons vers le bâtiment en question bras dessus, bras dessous en ce disant que l’on s’aime et que nous ferons du mieux que l’on peut. Rassurons-nous.
Avant de rentrer, petit mot d’encouragement de mon mari, « je suis confiant, on est équilibré ainsi que nos familles, si on ne l’a pas c’est qu’il n’y en a pas beaucoup qui l’ont »
Nouvelle attente dans une petite salle. On n’en mène pas large. On se revoit quelques années en arrière étudiants attendant de passer leur diplôme. Des pas s’approchent. Enfin nous la voyons. Elle a l’air assez sympathique mais nous allons vérifier ça tout de suite. La salle est baignée de soleil qui réchauffe l’ambiance.
L’entretien débute : Chacun notre tour nous nous présentons et présentons nos familles. L’AS nous écoute attentivement sans nous interrompre tête souvent baissée sur la page blanche qu’elle remplit au fil de nos paroles. Elle dessine un arbre généalogique en remontant jusqu’à nos grands- parents. Elle note les personnes décédées et les liens qui existent entre les différents membres. Elle prend beaucoup de notes. Elle écrit les métiers de nos parents, le fait que les miens soient mariés et que la mère de Franck est décédée. Elle nous demande s’ils étaient disponibles dans notre petite enfance et comment se répartissaient leurs rôles. Elle nous interroge plus en profondeur sur les liens que l’on a avec notre propre famille et celle de l’autre, est ce qu’on a bien été accepté ? quelle est la fréquence de nos rencontres avec eux ? Est-ce que l’on est en froid avec certains membres de la famille ? Pour moi qui ait des sœurs jumelles elle me demande d’approfondir sur leur naissance et les souvenirs que j’en garde, est ce que j’ai bien vécu cette arrivée ? Franck elle le titillera sur la vie de famille qu’il a eue à la mort de sa mère. Puis elle prend des notes sur notre couple, notre rencontre, notre vie commune, nos valeurs éducatives, nos passions communes et celles de chacun, nos salaires. Pour finir, nous parlons de notre projet d’adoption en passant par les FIV. C’est dur car j’ai du mentir disant que l’on a arrêté les FIV et fait le deuil de l’enfant biologique (càd renoncer sereinement à l’enfant biologique). Ils sont intraitables par rapport à ces deux éléments paraît-il. Elle nous demande d’approfondir pour la prochaine fois la question des origines où j’ai un peu cafouillé (Je lui ai dit qu’il me semblait important que l’on cherche à connaître un maximum de données sur le passé de l’enfant pour qu’il puisse se construire plus tard. Suite à ça elle m’a demandé ce que je ferais si je savais que mon enfant est né d’un viol. Est-ce que je tais ou dévoile cette vérité ? et s’il s’aperçoit plus tard du mensonge. Là, plus je parlais, plus je m’embourbais, heureusement mon mari est là pour sauver les meubles). On sort de là rincés mais soulagés que ce soit passé. S’en est on sorti ? Est-ce que nos propos lui conviennent ? Franck est confiant, fidèle à son Habitude. Mis à part quelques cafouillis, notre prestation ne fut pas trop chaotique. Soufflons un bon coup. Première étape passée. En débutant ces entretiens, je me rends compte que nous tournons petit à petit et plutôt avec sérénité la page des FIV. Le chemin du bien-être nécessite peut-être de refermer ce chapitre qui ne m’a apporté que souffrances.